PUBLICITE DE(L)CUE DE BLEU  Le Vivario Paris V.

 
Publicité parue dans Métro du vendredi 8 octobre 2004

 

 

 

 

 

Cette pub s'étale sur 1/2 page dans le quotidien gratuit Métro du 8/10/2004.
Je n'en crois pas mes yeux.  
Une photo présentant ce que l'on appelle communément des "clandestins" sert de publicité à un restaurant corse branché. Le mot "Corse" est présent deux fois dans la publicité.
D'abord sur le bas d'un poster en haut à gauche et en bas à droite en dessous de "Le Vivario", Restaurant Corse.
Pas de texte explicatif. La table dressée est miséreuse, une toile cirée la recouvre. Dans ce restaurant effectivement toutes les tables sont recouvertes de toile cirée.
Les convives boivent de l'eau. De l'eau en carafe. Nous sommes à Paris. L'eau de Paris, même si elle est potable, n'est pas renommée pour l'accompagnement d'une cuisine chaude et naturelle comme celle qui est servie en Corse. On s'attendrait, on espérerait, voir une bouteille de vin sur cette table, deux verres par convive... Est-ce l'obligation de rajouter "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé" qui a fait reculer les concepteurs de la publicité? Puis le contenu des assiettes, on s'attendrait à des couleurs vives, des rouges tomate, des vert de légumes sains, des roses de jambon cru séché... Et bien non,  toutes les couleurs de cette photo sont maronnassees et ternies... Et les assiettes ne contiennent que de chétives olives et des tomates cerise que l'on devine poussées en serre.
Ensuite, les cagoules qui recouvrent le visage des convives, contrastant avec leurs vétement chics et clairs complétement inadéquats à la vie clandestine du maquis et des actions nocturnes. Clandestins de luxe?  Le message est-il, en venant manger au "Vivario", vous devenez des activistes pour l'indépendance de la Corse? Vous acquérez automatiquement le statut d'Indépendantiste? Ou alors le message est-il juste un clin d'oeil à une idée réçue :  "Les Corses sont tous des terroristes"? Je suis perplexe.
Cette image provocatrice concue par l'agence "Leo Burnett" me semble trop forte, décalée, dépasse son but.  Dans ces temps d'incertitude et de crainte, qui irait dans un restaurant fréquenté par des activistes, ou qui se moque des activistes ? Quelle est la cible? Où sera la bombe?
Un tout autre  résultat aurait pu être atteint sans les cagoules sur les visages... avec un décor ensoleillé et des assiettes garnies de ce qui se fait de bon en Corse. Surtout son vin!
Bruno Bernier
08/10/2004

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